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Après deux mois de crise sanitaire marqués par la mise en place de Plans de Continuité d’Activité, les Banques Alimentaires s’apprêtent à vivre un été presque comme les autres, entre fermetures des associations partenaires et dispositifs de distribution directe.
« Le problème de l’été, c’est que pas mal d’associations ferment. Et cette année ne fait pas exception malgré un contexte inhabituel ». Pour Aurélie Racine, Présidente de la Banque Alimentaire de Toulouse, la période estivale s’annonce une fois de plus chargée, et la hausse de l’activité constatée pendant le confinement inspire à la plus grande prudence. « En l’espace de deux mois, nous sommes passés de 100 à 170 tonnes de denrées distribuées par semaine, et de 12 000 à 20 000 bénéficiaires, avec un pic à 22 000 ».
Si ces chiffres donnent le tournis, ils s’expliquent en partie par le fait que la préfecture de Haute-Garonne a demandé en début de confinement à la Banque Alimentaire d’assurer la coordination de l’aide alimentaire sur le département. « Pour la première fois de notre existence, nous avons dû gérer la distribution en direct auprès de plus de 800 personnes hébergées en hôtel, et 1500 personnes vivant dans des squats et des bidonvilles », reprend Aurélie Racine. « Cinq points de distribution supplémentaires ont été mis en place sur Toulouse, et des distributions ont été organisées avec le CROUS sur 6 campus pour près de 1200 étudiants par semaine ».
Fort de cette expérience, la Ville de Toulouse a demandé à la Banque Alimentaire de piloter l’opération « Estival 2020 » en partenariat avec les Restos du Cœur et le Secours Catholique. « Nous fournissons les denrées qui sont ensuite transformées aux Restos du Cœur et à la cuisine centrale des hôpitaux de Toulouse, puis distribuées dans 4 points de collecte contre un seul l’an dernier ». Malgré la fin du confinement, la hausse du nombre de bénéficiaires semble s’inscrire dans la durée, avec en moyenne 650 repas servis par jour (contre 350 l’an dernier) depuis le 1er juillet. L’opération se poursuivra jusqu’au 30 août.
A Bordeaux, Saint-Etienne ou Nantes, les équipes sont également pleinement mobilisées pour les distributions estivales. « Tous les ans, nous nous substituons pendant 6 semaines aux associations de la Ville de Nantes qui ferment pendant les vacances », souligne Gérard Guéglio, Président de la Banque Alimentaire de Loire-Atlantique. Chaque jour, une trentaine de bénéficiaires envoyés par les associations partenaires sont attendus entre 13h30 et 15h00 dans un local prêté par la Croix-Rouge locale pour venir retirer leur colis de produits frais. L’occasion également d’échanger quelques mots avec les bénévoles, de partager un moment de convivialité, ou éventuellement de faire part d’un besoin ou d’un problème.
« Nous avons commencé le 20 juillet et allons poursuivre jusqu’au 28 août. Avec cette organisation, chaque bénéficiaire pourra venir deux à trois fois sur la période. Et puis, nous préparons aussi chaque jour une petite dizaine de colis de dépannage dans le cas où des personnes non-enregistrées viendraient nous voir – le bouche-à-oreille aidant ».
Gérard Guéglio
Malgré la situation exceptionnelle traversée par le pays, la Banque Alimentaire ne s’attend pas à une hausse spectaculaire de la demande durant la période estivale et aborde donc le cœur de l’été de manière plutôt sereine. « On a repris une activité normale depuis juin avec des ramasses régulières, nos bénévoles et salariés sont de retour : même s’il y a un surplus de demande, on arrivera à fournir.»